Louis XIV rase la citadelle

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Durant le long règne de Louis XIV, le Comté de Nice passe par deux fois sous la domination française. Ces changements de souveraineté (1691-1696 et 1705-1713) interviennent à l'occasion des guerres de la ligue d'Augsbourg et de la succession d'Espagne.

Ces conquêtes du roi de France s'effectuent toujours selon une même stratégie militaire. Les troupes s'attachent  tout d'abord à neutraliser les places-fortes du pays niçois (Villefranche, Mont-Alban, Saint-Hospice). Mais l'objectif majeur reste la soumission de Nice. La reddition de la capitale apparaît indispensable, avant d'envisager le siège du château. La prise de la forteresse met un terme définitif aux opérations et marque le 

Le 14 novembre au matin, il somme les Niçois de se rendre. La cité capitule le même jour, sans qu'un seul coup de canon ne soit tiré ; la citadelle résiste jusqu'au 4 janvier 1706, quand l'Etat-major du château décide de se soumettre au duc de Berwick. Louis XIV se rend pour la seconde fois maître de Nice et devient l'unique souverain du comté.  Mais la répétition des sièges et l'importance des pertes militaires et civiles, conduisent le Roi-Soleil à s'interroger sur l'utilité de conserver ou non cette place-forte. 

Louis XIV ordonne finalement la destruction complète des ouvrages militaires à Nice. La cité perd ainsi la totalité de ses fortifications pour devenir une ville ouverte. La ville est cependant autorisée à conserver une enceinte pour se protéger éventuellement des inondations du Paillon. Selon Louis XIV, ce démantèlement est l'étape nécessaire pour permettre aux Niçois de vivre désormais en  paix.

Pierre-Olivier CHAUMET
(Louis XIV, Comte de Nice, Serre Éditeur, 2006)